Sortir du saṃsāra quand on n’est pas hindou !

Claire Bretécher.
Claire Bretécher.

Auteur : Lionel Le Guen. Temps de lecture : 3 mns

 

Le Saṃsāra, cycle des réincarnations chez les Hindous, un clin d’œil au berceau culturel du yoga pour évoquer nos contradictions, notre spirale névrotique ou pour le dire plus simplement : notre enfer intérieur.
Pratiquer intensément une discipline de fer le matin et être dans un lâchage intégral le soir, comme le dessine Bretécher avec ironie, n’est pas rare au pays des yogi.ni.s. , loin s’en faut !
Pourquoi ce tiraillement entre zénitude et compulsions, ces efforts suivis de « petites » violences  contre-productives, qui repoussent au loin chaque jour notre espoir d’un équilibre parfait et un idéal d’accomplissement ?
Selon les yoga-sūtra de Patañjali, la racine de tout comportement néfaste est une erreur fondamentale de compréhension (AVIDYĀ), une méconnaissance, ou de façon plus perverse, une fausse croyance quant à la véritable nature de nos actions (KARMA).

Comment l’entendre pour notre pratique ?

Si la discipline est une qualité requise chez le/la pratiquant.e, elle n’est absolument pas une finalité.

Cet engagement sincère et maintenu dans le temps (ABHYĀSA) doit être l’eau qui nous abreuve chaque jour, nous régénère, la source vitale à notre existence. Si notre routine yogique ne s’élève pas à ce niveau, si nous ne la ressentons pas comme essentielle à notre vitalité, c’est que quelque chose est faux dans cette habitude, loupe son objet véritable. C’est confondre les biens-faits inhérents à toute activité physique et respiratoire sur notre corps et notre énergie, et l’évolution profonde que vise le yoga pour l’individu.

Pour le dire autrement, entretenir sa forme, sa vitalité doit être au service d’une émancipation des comportements symptomatiques de notre inconscient. Et pour le dire plus cash : le legging n’a jamais transformé qui que ce soit, seulement une silhouette.

Une pratique juste

Ainsi par une pratique bien comprise, c’est-à-dire qui ne se substitue pas à un vide, un manque, une compulsion,… une pratique qui n’épuise pas notre énergie, notre volonté ni notre capacité de lâcher-prise (et non un lâchage incontrôlé), mais au contraire une pratique qui nous rend lucide de nos comportements en boucle, une lucidité pour les voir, les comprendre sans jugement et dans cette observation sincère permettre qu’ils nous quittent comme la feuille se détache de l’arbre, tout naturellement…  Alors cette pratique bien comprise mène aux actes et abandons justes qui créent le nouveau schéma de notre vie (SAMSKARA).

L'essence même de notre être

La pratique juste est sans espoir de combler quelque chose, ce qui nous projetterai dans un futur hypothétique meilleur. La pratique juste nous ramène au présent, au réel, à ce que nous sommes vraiment, notre vérité ontologique, à la simplicité de l’être débarrassé de ses fausses identités. Notre routine yogique se comprend alors comme une expérience inédite chaque jour, sans comparaison et sans compensation : simplement vitale.


Krishnamurti, philosophe indien du XXe siècle, ne dit rien d’autre dans sa pensée à la fois exigeante et pleine d’amour  :  pratiquer c’est porter le regard profond sur les choses et nous-même pour les comprendre et s’en libérer. Une méditation permanente rendue possible par l’état équanime et lucide qu’offre le yoga.

N.B. : les termes en majuscule et entre parenthèses sont des concepts clés que l'on retrouve dans les textes sanskrits de la philosophie du yoga.


Atelier yoga-sūtra

Ateliers yoga avec Lionel Le Guen

Pour découvrir la philosophie qui sous-tend la pratique du yoga, je propose un atelier initiatique aux yoga-sūtra accessible à tous.
Une présentation de la structure de l’œuvre et du processus yogique vers la méditation. L’atelier permet ainsi de mieux comprendre l’objet véritable du yoga et d’améliorer sa pratique en l’étayant des concepts clé de cette sagesse ancestrale.

 

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