Trop c'est trop !

Texte original de Lionel Le Guen. Durée de lecture : 3 mns

Le terme anglais burn out est devenu courant en français, mais les dépressions liées au travail ne datent pas d’hier.

Depuis 15 ans je reçois en accompagnement individuel des personnes victimes de ce symptôme psychique de plus en plus fréquent. Beaucoup sont des professionnels de l’Éducation et de la Santé.

Dans cette lettre j’aimerais vous présenter le parcours d’Amélie (le prénom a été changé). Son histoire me semble particulièrement éclairante pour les personnes en situation d’épuisement. Le yoga leur apporte de réelles solutions.

Amélie voue sa vie à son travail de soignante. Elle choisit ce métier depuis toujours. Consciente de la dégradation de ses conditions de travail, Amélie ne compte pourtant pas ses heures. Elle pallie toujours aux carences chroniques en personnel dans son service hospitalier.

Mais elle tient. Elle tient pour les patients, tient pour ses collègues et tient parce que ses compétences donnent sens à sa vie. Son entourage doit lui aussi se plier aux aléas de son métier. Amélie a toujours été claire sur sa priorité professionnelle et sa mission qui l’oblige.

Mais un jour, le système médical a eu raison de son dévouement.
En désaccord avec l’autorité sanitaire, Amélie est démise de ses fonctions du jour au lendemain. Aucune indemnité et aucune voie alternative pour exercer sa profession, son monde s’écroule ce jour-là.

Tous les registres de sa vie sont impactés.

Déjà usée par ces années à l’hôpital, ce cataclysme est comme la goutte d’eau qui déborde et noie toute volonté de se battre. Une fatigue abyssale s’empare d’Amélie. Elle s’effondre littéralement..

Malgré cet épuisement et par nécessité, elle prend un petit boulot dans un commerce. Mais son état nerveux rend tout compliqué : les relations avec les clients, son employeur, ses collègues... Cela ne fait qu’ajouter une charge émotionnelle à son état très faible. Même dans son foyer des tensions relationnelles apparaissent.

C’est dans ce contexte qu’Amélie me contacte.

Amélie n’a jamais pratiqué le yoga mais elle a une sensibilité pour les médecines traditionnelles et les philosophies orientales.

Je reçois Amélie épuisée mais heureuse de sa décision de me contacter.

Elle a raison : le premier pas doit toujours venir de la personne. Et Amélie a encore cette ressource.
Devant le tableau que me dresse Amélie de sa vie actuelle, je sais que le yoga va l’aider.

Son niveau énergétique est en-dessous de zéro.

Alors la première étape est évidente :

Accompagner Amélie est facile grâce à la confiance qu’elle m’accorde et au respect qu’elle ressent pour la discipline.
D’étapes en étapes dans cet accompagnement, Amélie retrouve l’essentiel : un espace de confort et de tranquillité. Elle se sent en amitié avec elle-même et prendre du recul.

La vitalité revient et le moral suit, forcément.

Alors sa pratique évolue et consolide les acquis. La force revient tout comme la stabilité émotionnelle. Ses relations s’apaisent et améliorent à leur tour le moral.

Un cercle vertueux est en place.

Il reste néanmoins le choc sur sa vie professionnelle. C’est comme un deuil à faire. Il faut du temps, pas de magie. Elle passe par différents stades émotionnels : la sidération, la colère, le désespoir, …
La pratique de yoga contrebalance ses émotions par le discernement, la mise à distance, la relativité, l’empathie, le détachement… Et la confiance en soi se rétablit peu à peu.
Elle ressent même une opportunité dans cette crise.

Il y a chez elle une ouverture au changement désormais.

Amélie est maintenant autonome et régulière dans sa pratique.
Il faudra la faire évoluer, pour progresser, pour éviter la routine. Le plaisir de pratiquer et les biens-faits ressentis lui donnent la persévérance pour maintenir sa pratique au quotidien.

Je sais déjà qu’elle est prête pour sa nouvelle vie, quel qu’elle soit. Amélie a un regard tout neuf sur cette période douloureuse.

Elle a regagné la tranquillité et la confiance nécessaire pour créer un nouveau chemin.