Yoga & Sport

Paul, 50 ans, a toujours couru.
Il courait comme il respirait. C’était l’effort facile pour lui, et il aimait la simplicité de ce sport : une paire de baskets et hop ! c’est parti !
Tellement facile, que Paul ne préparait jamais son corps ni son cœur à courir. Pas non plus de phase de repos après la course, il enchaîne le boulot après une simple douche…  Et malgré quelques signaux de douleurs qui s’installent et ne partent plus, de coups de fatigue ignorés quand vient l’heure du running… Paul maintient la distance, la pousse même pour se convaincre qu’il est en progression… jusqu’au stop total. Tout le corps en inflammation et le cœur qui bat trop vite et mal même au repos. Paul ne peut plus faire d’efforts.
Alors dans le silence du repos forcé, une écoute, une conscience en lui se développe. À son âge il serait temps de s’y prendre autrement. Il pousse la porte de ma salle de yoga.
Aujourd’hui Paul a repris un footing léger, en écoutant sa respiration plutôt que de la musique, en écoutant ses sensations plutôt que le cardio sur sa montre. Et surtout en respectant sa routine yoga avant et après la course.

Fabienne est nageuse. La trentaine passée, elle a arrêté la compétition qu’elle a connu adolescente. Mais elle nage toujours en club et en mer.
Après une catastrophe dont elle sort indemne physiquement mais très éprouvée psychiquement, elle s’inscrit à mon cours en essai. Elle m’apprendra à la sortie de la séance ce qu’elle traverse et le bienfait émotionnel que lui a procuré la séance.
Elle devient très assidue aux cours de yoga. Elle organise sa pratique en complément de la natation et ses sorties en mer, car elle observe les effets du yoga sur sa nage et son souffle.
En crawl, il lui est devenu très facile de passer d’une prise d’air sur 2 mouvements de bras à 4 mouvements, et ce sur de longues distances. Par les techniques du souffle du yoga, Fabienne maîtrise mieux sa respiration et son amplitude.
Des postures de yoga choisies ont  assoupli  et gainé son corps. Elle ressent ainsi plus fluidité et de tonicité sur de grandes distances de nage et à un rythme cardiaque constant. L’écoute fine de ses sensations lui permet de mieux doser son effort. La tonicité des muscles profonds et sa détente de nage lui donne plus de flottaison. Elle va plus vite, plus longtemps et sans être dans le rouge en cardio.
Avec le yoga, Fabienne a retrouvé de la sérénité au quotidien et vit mieux son sport.

Souhaila, commence la boxe à sa majorité.
Jeune femme, elle comprend qu’elle doit se défendre dans son environnement, au sens propre et figuré. La boxe développe sa belle vitalité naturelle. Elle est très confiante, affronte toutes les situations avec force et courage.
Mais il est un domaine où Souhaila sent bien qu’une carapace l’empêche de s’épanouir. Quand un moment de vie demande de la douceur et du lâcher-prise, elle ne se sent pas à l’aise…
Et puis sa combativité crée des tensions persistantes dans le corps. Elle souffre aussi de difficultés à l’endormissement.
Le hasard la conduit au yoga par une amie qui lui demande de l’accompagner pour essayer mon cours. Souhaila se sent un peu étrange en début de séance, comme pas à sa place, voire un sentiment de ridicule à l’invitation d’écouter l’instant présent… Et puis elle entend ceci :
- vous pouvez vous autoriser à la détente. Il n’y a plus rien à tenir, rien à retenir .
Le groupe est allongé, en posture de relaxation. Souhaila sent tout-à-coup son corps se déposer, être lourd contre le sol, et éprouver comme un baume apaisant dans tous ses muscles. Une larme naît au coin de l’œil …
- c’est gagné ! me dis-je intérieurement. Car il n’est pas rare en effet d’observer des émotions poindre quand le yoga permet de lâcher une tension. C’est un besoin physiologique qui s’exprime, naturellement, grâce au cadre bienveillant de ma salle de yoga.
Souhaila s’est inscrite à mes cours et me parle parfois du dialogue qui s’est créé entre ses deux pratiques : boxe et yoga. Oui, c’est tout à fait compatible et complémentaire.

Éric fait un stage d’initiation à l’escalade pour fêter  ses 40 ans.

Alors qu’il est grand débutant, Éric se lance dans une voie de niveau intermédiaire dès son 2e jour de stage. Au milieu du parcours, la panique le prend. L’idée qu’il puisse rester bloqué là, contre cette falaise, l’envahie. Ses muscles se tétanisent, sa respiration s’affole… à bout de force en quelques secondes, il chute.
Bien sûr le matériel de sécurité a joué son rôle et Éric n’a eu que quelques égratignures, mais une grosse frayeur.
Je reçois régulièrement dans mes cours des pratiquants d’escalade ou des apnéistes. Ils viennent au yoga pour apprendre à se maîtriser par le souffle. Ils cherchent par la respiration à développer leur attention, à être vraiment présents à ce qu’ils font. C’est vital dans leurs disciplines. De plus la pratique posturale les aident dans l’assouplissement et le gainage du corps pour être à l'aise dans l’effort physique.
 Éric a trouvé par la suite un stage qui combine escalade et yoga. Il a un bon niveau d’escalade aujourd’hui et a mis en place une routine yoga, pour son sport et son quotidien.

Julie était professeure de danse. Formation classique puis en contemporain. Dans les 2 écoles, le corps a été meurtri, poussé, malmené. Usé à la fin de la trentaine déjà ! Julie ne peux physiquement plus assurer ses cours…
Elle se tourne alors vers le yoga, se forme même à l'enseignement, et change ainsi de discipline.
Au début de sa nouvelle carrière de professeure de yoga , Julie a tendance à beaucoup démontrer les postures. Les pratiquants sont subjugués par la souplesse de l'ancienne danseuse.
Mais très vite Julie a l’intelligence de comprendre que par ses démonstrations acrobatiques, elle met en difficulté ses élèves et crée chez eux des complexes. En fait, elle reproduit la culture de l’effort sur le corps alors que le sujet du yoga est bien ailleurs.
Aujourd’hui elle encourage chaque pratiquant à découvrir par eux-mêmes leurs capacités en ne guidant qu’à la voix, sans montrer. En cessant de pratiquer face au groupe, elle peut observer les besoins de chacun et oriente la séance avec plus de justesse. Son rôle n’est pas de forcer la prise d’une posture. Elle doit favoriser chez les pratiquants l’écoute des sensations, le maintien d’une pleine présence. Elle les guide en respectant leurs capacités.

C’est par cette conscience du corps et du souffle que ses pratiquants rendront leur activité sportive plus harmonieuse.

Qu’on se le dise une bonne fois : le yoga n’est pas un sport.

Oui le yoga mobilise le corps, l’assoupli, le renforce. Il stimule votre cardio, votre souffle. Il peut même faire transpirer à grosses gouttes le pratiquant débutant.
Mais tout cela ne se fait ni dans la performance ni pas la compétition, mais dans l’aisance, le respect de soi et de ses capacités. Le yoga régule la physiologie et calme le mental. Des vertus qui améliorent une pratique sportive mais aussi la vie quotidienne.

L'Atelier découverte
Un moment privilégié pour bien débuter en yoga

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