Par Lionel Le Guen. Temps de lecture 2 mns
Le sentiment d’incomplétude est propre à l’être humain. Il y a à la naissance une séparation avec l’univers utérin parfait. Ensuite l’individu va devoir naître à lui-même. Et ce chemin passe le plus souvent par la création d’identités qui semblent constituer le Moi en accumulant opinions, choix professionnels, liens affectifs, lieu de vie, objets, …
Mais au bout de cette quête de l’AVOIR, il reste encore un vide à combler. Et le vertige peut gagner quand ces identités, fondées sur le monde matériel et donc
impermanent, s’écroulent : séparation, deuil, retraite, chômage, faillite,… Que reste-t-il d’un Moi créé sur des conventions sociales, des schémas établis par d’autres, des miroirs aux
alouettes ?
Il y a une quête de sens en nous. La condition humaine et sa fin par la mort cherche une transcendance contre l’absurdité de ce temps de vie
donné.
Pratiquer le yoga c’est changer son regard sur ce mécanisme humain mû par un profond besoin de sécurité.
Se mettre en harmonie avec son corps, son énergie, sa vérité profonde, voilà l’ambition du yoga pour libérer l’humain de son angoisse existentielle.
En lui donnant accès à toute sa potentialité, la force et le courage de naître à lui-même pour de bon ! L’individu trouve une réponse en se reliant à ce qui est plus grand en lui. Le cycle de sa vie s’inscrit désormais dans un cycle universel, un Tout retrouvé.
Il est parfois tabou de parler de la spiritualité que développe le yoga chez le pratiquant. Ce terme est connoté, lié aux croyances
religieuses.
Comprenez bien la proposition du yoga
il s’agit justement d’arrêter de croire mais d’entrer en vérité avec soi. De se rendre justice, pour ÊTRE avec
justesse, de revenir à l’essentiel, de se simplifier, de s’alléger de toutes ces fausses identités qui ne font que creuser notre vide intérieur.
Cette libération est la finalité même du yoga comme l’indique le titre du 4e et dernier chapitre des yoga-sūtra de Patañjali : Kaivalya.
Cette sagesse yogique est la clé pour l’équilibre de notre existence.
Portons-la bien haut dans notre pratique quotidienne.
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