Texte original de Lionel Le Guen. Durée de lecture : 3 mns
Très tôt dans notre parcours de vie, nous mettons en place des mécanismes de défense aux différents stades de notre développement. La perte de la fusion maternelle,
cette séparation irrémédiable et constitutive de notre être, entraîne naturellement un comportement adapté à cette dissociation.
Les traumas, accidents de vie qui surviennent dans l’enfance nous amènent aussi à construire des défenses pour traverser l’expérience douloureuse. Notre
comportement va changé pour s’adapter et assurer notre sécurité, voire notre survie.
Il y a également des comportements non acquis par l’expérience mais hérités. Nous sommes imprégnés par les mécanismes défensifs de nos ascendants, parfois sur
plusieurs générations. Un héritage inconscient qui va aussi déterminer nos comportements dans un contexte particulier ou en permanence.
Si l’adaptation à un contexte violent, traumatisant est nécessaire voire vital, que devient ce comportement défensif quand le danger n’est plus là,
que le temps a passé et que notre maturité devrait rendre inoffensif ce qui nous menaçait enfant ?
Ces protections se sont installées profondément en nous au point d’être constitutifs de notre personne : phobie, manie, obsession, etc. telles sont les
catégories de la psychiatrie données à ces comportements ancrés qui, bien que devenus sans objet avec le temps, se maintiennent et font obstacle au plein épanouissement de notre vie
d’adulte.
Haïku
Le singe s’abreuve
à l’étang des crocodiles
partis depuis longtemps.
Ainsi parlait Patañjali
Il est vraiment touchant (et c’est un euphémisme !) de retrouver dans les yoga-sūtra de Patañjali, texte produit à l’Antiquité, la description de ces
comportements générés par les peurs primaires chez l’être humain.
Les sūtra décrivent ces mémoires profondément inscrites en nous et les considèrent comme des obstacles à notre cheminement spirituel. Ils donnent la
méthode à suivre pour réduire ces peurs fondamentales. Une pratique qui, jour après jour, tel un rabot persévérant, va nous libérer de ces schémas obsolètes et
mortifères.
Ainsi à chaque situation que nous traversons, la première des pratiques sera d’observer l’émotion induite et le comportement qu’elle génère, de comprendre d’où ça
vient et d’interroger la pertinence de notre réaction face à la situation. Notre émotion et son comportement sont-ils adaptés ou est-ce une réponse à une peur venue du passé
?
Les personnes anxieuses comprendront bien cela. L’anticipation, l’imagination de ce qui « pourrait » arriver dans telle situation à venir (et de façon
négative bien sûr!) coupe la possibilité de vivre pleinement la situation réelle, d’y être pleinement ouvert, mais aussi confiant dans nos ressources si, d’aventure, l’expérience se révélait en
effet périlleuse.
Le yoga voie de libération
En devenant lucide face à ces mémoires ancrées et limitantes, grâce à la méditation ou à une thérapie, de nouveaux schémas vont se mettre en place en nous. Les prises de conscience nous conduisent à agir autrement. Un voile se lève et nous découvrons que le danger auquel nous répondions mécaniquement n’existe simplement plus. Nous pouvons alors avancé et devenir un peu plus nous-même, un soi tranquille et clairvoyant, le seul à même de guider nos pas dans l’existence.
La pratique du yoga s’envisage ainsi comme des conscientisations qui éliminent nos peurs et libèrent nos actes du poids du passé.
Atelier initiatique accessible à tous
prochaine session en octobre 2023
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